LA CHENILLE PROCESSIONNAIRE DU CHENE : Découverte de cette espèce

Certaines saisons représentent la période des papillons nocturnes dans quelques régions de la France et de l’Europe du Sud et de l’Europe centrale. Ils donnent naissance à des chenilles dites processionnaires. Très nombreuses, ces chenilles processionnaires constituent un véritable problème quand elles se retrouvent près d’une habitation. Que savoir sur la vie biologique de ces insectes et comment lutter contre leur invasion des chênes ?

Chenilles processionnaires du chene

Origine biologique des chenilles processionnaires du chêne

Les chenilles processionnaires du chêne scientifiquement appelées Thaumetopoea processionea appartiennent à la famille des Notodontidae et de la sous-famille des Thaumetopoeinae dans l’ordre des Lépidoptères. Elles sont les larves de papillons de nuit et sont connues pour leur mode de déplacement en file et surtout pour leur impact néfaste sur le chêne.

Après leur éclosion en été, les chenilles très fréquentes en Île-de-France, en Alsace, en Bourgogne et en Poitou-Charentes entre autres, connaissent une courte durée de vie à l’étape de papillon.

Comment vivent les chenilles processionnaires du chêne ?

L’environnement adéquat de ces chenilles se retrouve au sommet des chênes sur lesquelles les femelles pondent leurs œufs après l’accouplement. Elles meurent après cette ponte comme les mâles après l’accouplement en laissant des œufs groupés en plaques longues de quelques centimètres. Pendant trois mois environ, les larves de ces insectes muent cinq fois puis connaissent leur nymphose avant de se métamorphoser en papillons.

Entre temps avant cette nymphose, les colonies de chenilles traversent une longue période de quiescence durant le printemps jusqu’au débourrement des feuilles des arbres. Une fois les feuilles débourrées, les chenilles s’en nourrissent la nuit et passent les journées à concevoir un nid de soie léger sur ces feuilles où elles muent une fois. Cependant, elles ne peuvent plus s’empêcher de se nourrir. De plus, il est à noter que les chenilles processionnaires se déplacent toujours en file indienne. Après avoir chaque mue, elles quittent le nid pour en construire un autre plus résistant.

À la venue de l’été, les chenilles en période de pullulation construisent à nouveau un nid permanent sur le tronc et les branches de chêne. Dans ces nouveaux nids longs de plusieurs centimètres et parfois de plus d’un mètre, les chenilles se transforment en chrysalides. Elles s’enveloppent dans des tissages pour réapparaître sous leur maturation sous 30 à 40 jours.

Les facteurs impactant la vie des chenilles processionnaires de chêne

Les colonies de chenilles processionnaires du chêne ne sont pas insensibles à certaines conditions climatiques. En dehors des parasites naturels et des maladies qui peuvent impacter fortement leur cycle de vie, le gel du printemps occasionne généralement leur mortalité en masse. En effet, ce gel du printemps empêche les jeunes chenilles de se nourrir dans leur environnement.

La vie des chenilles est très conditionnée par le climat et plus précisément par le taux d’humidité. Elles se développent donc plus rapidement en période de sècheresse et meurent lorsque l’humidité est accrue.

Cycle biologique

En une année, le cycle biologique des processionnaires du chêne se déroule en six étapes au travers des différentes saisons.

En été

  1. Les chrysalides se transforment en paillons. Les papillons volent la nuit et s’accouplent. La mort du mâle est effective deux jours après l’accouplement.
  2. La ponte des œufs au sommet d’un chêne et la mort de la femelle.

En automne et en hiver

  1. La vie des œufs des chenilles

Au printemps

  1. Les œufs connaissent leur éclosion et les chenilles attendent le débourrement des chênes pour se nourrir.
  2. La construction de nid et le passage des cinq étapes de la vie larvaire.
  3. Le tissage du nouveau nid permanent en soie sur le tronc et les branches solides du chêne. La nymphose: les chenilles se transforment en chrysalides enveloppées dans des cocons. Les chrysalides demeurent dans leur enveloppe attendant leur maturation et leur transformation en papillons.

Dégâts causés par les chenilles processionnaires du chêne

La présence des chenilles processionnaires sur les chênes engendre plusieurs dégâts. Il s’agit entre autres de :

  • La défoliation entraînant la non-croissance des chênes et la défoliation tardive en mi-juillet causée par la destruction des premières et deuxièmes pousses de l’année ;
  • L’invasion importante des zones forestières ;
  • La destruction des inflorescences des arbres à feuillages moins développés ;
  • L’affaiblissement des chênes facilitant l’attaque de ceux-ci par les agriles, les scolytes ou les pathogènes ;
  • La mort des arbres par l’effet des fortes défoliations enchaînées sur plusieurs années.

Comment lutter contre les chenilles processionnaires du chêne ?

 Les chenilles processionnaires du chêne ne peuvent pas être chassées définitivement des arbres, car leur vie est conditionnée par l’état favorable du climat. En plus, l’efficacité de chaque action menée pour les détruire est fonction de l’étape de leur cycle de vie. Aucune pratique de lutte ne pourrait donc garantir leur disparition définitive. Mais elles peuvent être repoussées une fois chaque année.

Très important : N’engagez aucune lutte contre ces insectes sans en aviser les professionnels afin de bénéficier des conseils et des solutions pour mieux vous y prendre. Ils vous indiqueront les attitudes et les substances, leur mode d’emploi et les équipements qu’il vous faudra selon le mode de lutte que vous aurez choisi.

Quel que soit le mode lutte que vous choisirez, il faudra renouveler le traitement chaque année tant que les nids demeureront sur l’arbre ou dans votre région. 

Traitement à l’insecticide biologique

Pour ce mode de traitement, on emploie un insecticide biologique : le Bacillus thuringiensis (BT kurtstaki, sérotype 3a3b). Il s’agit de la souche de bactéries destinées à infester les chenilles et à les détruire. Ce produit agit spécifiquement contre les lépidoptères et n’est pas nocif pour l’homme et les animaux.

Il agit par ingestion et s’utilise en automne avant la fin de la troisième étape larvaire des chenilles à raison de 40 à 50 milliards UBI par hectare.

Traitement à l’insecticide chimique

Pour ce mode de traitement, l’utilisation du diflubenzuron est fortement recommandée. Cet insecticide agit par ingestion ou par contact sur la mue des chenilles, mais ne les pousse pas à mettre fin à leur alimentation.

Pour qu’il soit suffisamment efficace, il doit être employé lorsque les chenilles ont déjà atteint le troisième stade de leur vie larvaire et lorsque l’infestation par les chenilles n’est pas très importante. On peut aussi utiliser cet insecticide pour rattraper un traitement déjà en cours.

Moyens de lutte mécanique :

On peut aussi lutter contre les chenilles processionnaires du chêne sans l’emploi d’insecticide, mais par d’autres pratiques comme le grattage, le brûlage ou l’aspiration des nids de chenilles.

Mais il est très important avant de procéder par ces pratiques mécaniques de s’équiper avec du matériel de protection intégrale.

Autres moyens efficaces

On peut aussi employer de la ruse pour détruire les chenilles processionnaires du chêne. L’utilisation de phéromone de synthèse comme leurre à l’étape d’accouplement des papillons permettra de piéger la reproduction et de briser le cycle de vie. On peut également attirer les prédateurs ou les parasites vers les chênes infestés : un moyen naturel et biologique.

Vos arbres sont victimes d’une infestation de chenilles processionnaires du pin, contactez-nous dès maintenant pour programmer l’intervention adéquate à la situation et éliminer les risques engendrés par ce nuisible.